Marco De Angelis est un italien, artiste solo, musicien et ingénieur du son et producteur, bref il possède un joli CV. Mais pour ce qui nous intéresse, Marco est avant tout l’auteur compositeur d’un album de crossover progressif, The River sorti en août 2013. Sur The River, Marco est partout ou presque, guitare basse, stick, claviers, chœurs. Pour le chant il fait appel à Marcello Catalano (retenez ce nom), pour la batterie à Christiano Micalizzi et à Désirée Petrocchi, Fabiola Torresi, Suzanna Stivali et Sara Berni pour les chœurs. Dès la première écoute de The River, plusieurs comparaisons me sont venues immédiatement à l’esprit, Fish, Peter Gabriel, Tony Levin et Deep Purple rien que ça ! Généralement les projets multi instrumentalistes m’inspirent de la défiance, ici je suis tombé complètement sous le charme. Soyons honnête, je n’écoute pas souvent ce genre d’album, à part pour quelques artistes, j’en chronique encore moins, cette fois ci je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager cela, c’est trop bon. Tout d’abord il y a le timbre de Marcello qui me touche, un peu voilé juste comme il faut, capable de belles modulations. Ensuite il y a le jeu de basse et de stick de Marco qui sans égaler le grand Tony Levin, s’en approche quand même pas mal, son jeu de guitare également qui nous livre de très beaux soli et des claviers avec une jolie palette de couleurs. Le batteur Christiano fait son travail assez discrètement mais parfaitement, les morceaux ne se prêtant pas vraiment aux démonstrations rythmiques. Marco n’est pas ingénieur du son pour rien, le son de l’album est un vrai régal pour les oreilles, faisant ressortir toutes les nuances des voix et des instruments, que du plaisir. Et les morceaux dans tout ça ? Douze titres du très court, Radio avec 21 secondes (plus à proprement parlé une ouverture) au long plus de sept minutes avec Regrets. Le dernier titre Our Trail of Tears, fait bien plus de neuf minutes, mais il y a une petite entourloupe. Comme écrit au tout début, musicalement on se situe entre les deux carrières solo de Fish et de Peter Gabriel avec un petit air de John Lord aux claviers. J’irai jusqu’à dire que c’est même de meilleur facture que le travail de notre écossais ex leader de Marillion. On est dans le même esprit musical à savoir du rock tinté de prog, ballades, ritournelles presque faciles mais les titres sont, à mon humble avis, musicalement mieux construits. Je viens de briser un mythe et j’assume. Le côté Gabriel est moins flagrant, il tient à la fois aux sons de basse très Levin et à quelques petits passages instrumentaux. This Time par exemple est un étonnant hybride entre les deux artistes, des éléments musicaux à la Peter avec des références World Music et un chant très Fish avec des chœurs façon In Your Eyes. Le titre me scotche, tout en ayant pas mal de point communs avec ces deux monstres sacrés, il garde une belle dose de surprises, bravo ! Regrets, avec section cuivre (claviers), le piano, le solo de guitare sublime, est complètement de l’univers musical de Gabriel, la voix de Marcello emprunte le feutré de Peter, on s’y croirait, un titre absolument sublime qui fait plus de sept minutes et qui possède en plus un très beau texte épuré. Là je suis amoureux, il faut le dire… Sur Take It Away, écoutez cette belle basse, les rifs de guitare et les touches d’orgues. On est encore une fois très proche de l’univers musical de l’ex leader de Genesis avec nettement plus de partie instrumentales quand même. C’est très très bon tout ça. What Do Feel Now est l’un des titre les plus instrumental. Vous y retrouverez une atmosphère floydienne qui début par un long instrumental planant avant de livrer un très court couplet. J’ai beaucoup comparé The River avec d’autres artistes, pardon. L’album ne se résume pas à ça bien entendu. La musique de Marco possède sa propre identité même si on trouvera toujours des similitudes (à force d’écouter trop de musique…). Il s’agit d’un très beau concept album, des titres qui se suivent agréablement, à écouter dans le bon ordre, agrémentés de textes qu’il faut découvrir pour en profiter pleinement. On va pouvoir fatalement reprocher à Marco sa proximité avec Fish et Gabriel, ou alors au contraire le louer pour ça, je suis de ce dernier groupe. Avec une très belle qualité de son, un livret réussi, The River est un excellent album de crossover progressif qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte. Neoprog review |